La Céramique Médiévale

 

Isabelle Bonhoure

 

Pour les périodes anciennes, la vaisselle de cuisine ou de table est principalement faite en céramique, un matériau qui a la particularité d’être quasiment indestructible (contrairement au métal ou au bois) et qui de ce fait est le matériel archéologique par excellence. Par sa technologie comme par sa plus ou moins grande commercialisation, la céramique est ainsi un témoin de l’histoire socio-économique d’une civilisation : elle renseigne sur les gestes quotidiens, le genre d’alimentation, le luxe ou la pauvreté des habitations où elle est retrouvée. Si pour chaque période de l’histoire, elle est marquée par de grandes tendances, reflétant la culture commune de l’époque, l’évolution des formes et des techniques reste bien souvent très irrégulière d’une région à l’autre. La céramique médiévale n’échappe pas à cette règle.

 


Cruche en pâte calcaire émaillée à décors vert et brun de la fin du XIV° siècle. Céramique fine.

Mais, malgré les disparités importantes qui existent selon les zones géographiques, les céramiques médiévales occidentales présentent une certaine unité, certaines caractéristiques qui tranchent résolument avec celles des périodes antérieures. Leur génèse se fait tout au long du haut Moyen Age et surtout à l’époque carolingienne (entre le VIIIe et le Xe siècle), une longue période durant laquelle les techniques antiques sont progressivement abandonnées et où des transformations se produisent pour aboutir aux productions spécifiquement médiévales. D’autre part un des faits les plus marquant pour cette période est très certainement la réapparition et la généralisation durable des céramiques glaçurées (glaçures au plomb surtout) et l’introduction des faïences (céramiques émaillées nécessitant deux ou trois cuissons). Mais ces transformations, intervenues au contact de l’Orient, ne se sont pas produites partout au même moment ni de la même manière, loin s’en faut : en Occident, ces céramiques apparaissent selon les régions entre le Xe et le XIVe siècle ! Les productions glaçurées et les faïences sont donc loin d’être caractéristiques de toutes les céramiques médiévales. En fait, les poteries sans revêtement, à pâte claire ou rouge et surtout à pâte grise, sont longtemps les plus nombreuses.
Cruche à pâte rouge glaçurée du XIV° siècle, Provence. Céramique commune.
Tout au long du haut Moyen Age, la cuisson réductrice (donnant des pâtes grises) s’était petit à petit imposée. Si elle n’est déjà plus exclusive à l’époque carolingienne, elle domine toutefois longtemps dans bien des endroits. Dans le même temps, la distinction entre la vaisselle culinaire et la vaisselle de table a tendance à disparaître et il n’existe plus à un certain moment que la catégorie des céramiques communes. De même, il n’existe plus - ou très peu - de productions de céramiques de luxe et leurs importations sont globalement assez rares. Les formes, au départ héritées de l’Antiquité, s’effacent peu à peu devant les apports des cultures barbares venues de l’Est. Les formes ouvertes (bols, assiettes, plats divers) se raréfient ; les formes carénées, typiques de l’Antiquité, disparaissent ; les panses des vases se font plus ventrues ; les fonds s’élargissent et se bombent plus ou moins, ce qui donne une grande stabilité sur un foyer ; le col est presque supprimé mais reste bien marqué ; les cruches à bec ponté (becs tubulaires qui se soudent sur la lèvre) se multiplient. Ces caractéristiques deviennent typiques de la céramique commune médiévale, et persistent, selon les zones, plus ou moins longtemps.
Ces transformations vont de paire avec l’apparition de nouveaux centres de créations potières. Le phénomène le plus marquant est sans doute la pulvérisation de la production en petits ateliers, le plus souvent à diffusion locale, plus rarement régionale. Il peut ainsi exister sur une grande région un seul type de céramiques sans qu’il y ait une grande commercialisation des produits. En fait, l’aire stylistique recouvre un ensemble de petits ateliers.

Pot à pâte grise, XII° siècle, Provence
L’activité est en revanche plus grande et plus novatrice dans les régions politiquement actives. C’est le cas de l’Europe du Nord-Ouest, dominée par les régions rhénane et mosane, où sont installés les grands centres carolingiens, de l’Empire byzantin qui continue à avoir son importance et enfin du monde islamique en pleine expansion. Ce sont dans ces zones que peuvent apparaître des ateliers vraiment important développant une réelle commercialisation (à grande échelle). Ce sont dans ces zones aussi que sont introduites des techniques et des recherches nouvelles, qui seront amenées à s’étendre.
Ainsi, la cuisson oxydante (qui donne des pâtes claires ou rouges) réapparaît en Allemagne au IXe siècle dans deux grands ateliers de la région de Cologne qui fonctionnent entre le VIIIe et le XIIe siècle : Badorf (750-900 environ) et Pingsdorf (900-1200). Leurs productions sont diffusées très loin dans toute l’Europe du Nord et impose un style, une technique. Elles ont une réelle influence sur les poteries fabriquées dans ces zones nordiques. Autour de Paris, par exemple, on trouve dès les XIe-XIIe siècles des poteries à pâte claire décorées de bandes peintes en rouge qui imitent les productions de Pingsdorf.
Dans les zones byzantines et islamiques, où l’utilisation des glaçures n’a jamais été réellement abandonnée, cette technique se développe et s’affine, par exemple avec l’association d’un décor incisé (sgraffito). Dans le monde islamique enfin, apparaissent de nouvelles techniques, largement en avance sur les productions du monde chrétien : la faïence et le lustre métallique. Poussées à un degré de maîtrise de plus en plus grand, ces techniques sont utilisées pour fabriquer une magnifique et luxueuse vaisselle de table. Très tôt il existe une large exportation de la production islamique dans les zones méditerranéennes, et plus tardivement (à partir du XIIIe siècle) une pénétration dans les terres. Peu à peu, les influences orientales gagnent le monde occidental, notamment par le biais de la péninsule ibérique, où il y a une occupation arabe très forte, et par l’Italie. Dans tout le bassin méditerranéen, des ateliers, désormais plus importants et plus structurés que les précédents, commencent à produire des faïences, et à les commercialiser à plus ou moins grande échelle, alors que la vaisselle culinaire est désormais glaçurée. Les formes se diversifient, notamment pour les céramiques de tables : coupes et coupelles, plats, cruches sont les plus courantes, mais il existe désormais une grande liberté. Les productions décorées les plus représentatives pour ces périodes sont les céramiques vertes et brunes produites dans plusieurs ateliers espagnols, en Italie et un peu plus tard (à partir de la fin du XIIIe et surtout au XIVe siècle) en Provence et Languedoc. Elles montrent une certaine unité de style même si dans le détail on remarque certaines caractéristiques propres à chaque région. Elles sont décorées le plus souvent de motifs géométriques, mais aussi figuratifs avec, dans les médaillons centraux des plats et coupes, des représentations de végétaux, d’animaux et parfois des figures humaines. Les céramiques bleus et blanches, parfois associées à du lustre métallique, produites essentiellement à Valence, sont également très appréciées à cette époque.

Pot à pâte grise à décor lissé du XI° siècle. Région Lyonnaise.

Pot à grise à bec porté et décor lissé du XII° siècle . Ré g ion Provençale

La céramique médiévale en Provence

L’exemple provençal peut permettre d’illustrer un peu plus dans le détail ce qui s’est produit à l’échelle d’une région entre le XIe et le XIVe siècle.
Jusqu'à la fin du XIIIe siècle, la distinction entre la vaisselle culinaire et la vaisselle de table n’existe pas. Les importations sont quasiment inexistantes et seule la poterie grise, fabriquée localement, domine. Réalisée dans des fours simples à cuisson réductrice, elle est relativement imperméable. Les formes sont toujours tournées avec soin et parfois décorées. On trouve ainsi des motifs géométriques obtenus par lissage, selon une technique surtout utilisée au cours des Xe et XIe siècles, quelques motifs d’ondes réalisés à l’aide d’un peigne ou d’un morceau de bois, et surtout des motifs imprimés en creux à l’aide d’une molette.

 

Exemples de décors sur céramiques grises du XII° siècle : Molette (à droite et à gauche) et Onde incis ée (au centre)

 

La typologie, sans doute bien adaptée aux besoins, reste très peu variée et évolue lentement. Il s’agit le plus souvent de récipients assumant de multiples fonctions, destinés à la fois à aller au feu, à être présentés sur la table, ou encore à conserver les aliments. Jusqu’au XIIe siècle, il n’y a pratiquement que des pots globulaires de tailles diverses, les « pégaus », au fond légèrement bombé, avec ou sans anse, parfois à bec ponté. Les formes ouvertes restent extrêmement rares et il s’agit toujours de grandes jattes ou mortiers. Enfin il existe quelques formes plus spécifiques comme les couvres-feux, les bouteilles à goulot vertical et deux anses, les gourdes, présentant la même forme que les précédentes mais avec un flanc plat qui permettait de les porter sur le côté. Quelques trompes d’appel sont également fabriquées en céramique, dans les mêmes ateliers. Cette vaisselle devait être complétée de bols ou d’écuelles en bois. A partir du XIIIe siècle, la typologie s’enrichit de quelques cruches à col haut et bec simplement pincé et surtout de marmites, au fond globulaires, présentant deux anses opposées, de plus grande capacité que les pots. La taille de ces derniers a alors tendance à diminuer et on remarque désormais qu’ils comportent toujours une anse.

 

 

Ces céramiques sont produites dans de petits ateliers locaux dont on connaît quelques exemples dans le pays d’Apt, l’arrière-pays marseillais ou dans le Var. Seuls les ateliers de l’Uzège dans la vallée du Rhône, implantés à proximité des gisements d’argile kaolinitique de très grande qualité, ont connu une plus grande importance, ne dépassant pas cependant une aire de commercialisation régionale.

A partir de la fin du XIIIe siècle et au XIVe siècle, on assiste au passage à la cuisson oxydante, au moment où réapparaissent communément les glaçures et les décors peints. Dans le même temps la distinction entre vaisselle de table et vaisselle culinaire refait surface. La production a tendance à se centraliser (l’importance des ateliers de l’Uzège s’accentue pour les poteries réfractaires) et de nouveaux centres apparaissent, s’implantant auprès de gisements d’argiles calcaires désormais utilisées pour certaines céramiques non destinées aller au feu (notamment les faïences). C’est aussi l’époque où les échanges et le commerce connaissent un nouvel et prodigieux essor. Les céramiques n’échappent pas à ces nouvelles conditions économiques : on recommence à trouver des importations, provenant essentiellement d’Italie, d’Espagne et même du Magreb ou du Proche-Orient.
Les formes vont alors se diversifier en fonction des multiples besoins et deviennent plus spécialisées. Pour la céramique commune, à présent à pâte claire ou rouge et recouverte d’une glaçure plombifère, les marmites et leurs couvercles dominent. S’y ajoutent de multiples cruches qui remplacent peu à peu l’ancien « pégau ». Les jattes, coupes, coupelles et écuelles font leur appararition ainsi que quelques fait-tout ou poëlons. La vaisselle de table se différencie nettement. Imitant au début les « majoliques archaïques » à décor vert et brun sur fond blanc d’Espagne ou encore le « sgraffito archaïque » d’Italie, les ateliers provençaux adoptent très vite et utilisent avec adresse les techniques mises au point ailleurs, leur donnant un langage et un style propre.



Céramiques Culinaires à pâte rouge glaçurée (XIV° siècle)

Lors de fouilles archéologiques sur un habitats du XIV° siècle (hôtel de Brion à Avignon), on a retrouvé en proportion :
- 63,7 % de Marmites (A.)
- 21,2 % de Jattes (B. : ici, avec couvercle)
le reste du mobilier est constitué de formes diverses, dont :
- 7,4 % de couvercles
- 1,3 % de poêles et poêlons (C.)
- 4,2 % de gargoulettes (D.)
- 1,1% d’autres cruches
- 1,1% de lampes à huile

 


Marmitte Modèle A.


Couvercke de Jatte Modèle B.


Jatte Modèle B.


Poêlon Modèle C.


Gargoulette Modèle D.

LES ATELIERS

Pour des raisons pratiques, les potiers installaient leurs ateliers à proximité des matières premières dont ils avaient besoin : gisement d’argile surtout, mais aussi bois pour alimenter les cuissons et eau. Pour des raisons économiques, ils choisissaient de préférence des lieux d’où ils pouvaient écouler facilement leurs productions : dans le voisinage des grandes villes ou près d’axes de communication. Mais à cause des nuisances occasionnées par les cuissons (fumée, risque d’incendie), les ateliers étaient toujours situés à l’extérieur des agglomérations, soit à la campagne, soit à la périphérie des villes importantes.
 

Les installations utilisées par les potiers étaient toujours très pauvres. Les ateliers médiévaux se réduisaient à un ensemble de structures rudimentaires adaptées à chacune des étapes de la transformation de l’argile de carrière en poteries : différents espaces étaient aménagés pour préparer et stocker la terre, d’autres étaient réservés au tournage, au séchage des poteries, aux fours ou encore au stockage des produits finis.
L’importance des ateliers était très variable. Il existait de modestes ateliers locaux mais également de grands ateliers regroupant plusieurs artisans.

 

LA CUISSON DES POTERIES

Ultime phase de la fabrication des poteries, la cuisson en est aussi une des étapes les plus délicates. Les potiers médiévaux étaient parvenus à une grande maîtrise dans ce domaine, aussi bien dans la fabrication des fours que dans la conduite du feu.

Les fours étaient très souvent creusés dans le sol de façon à ce que la plus grosse partie soit prise dans le substrat. De cette manière ils présentaient une bonne étanchéité ainsi qu’une bonne isolation thermique, ce qui permettait d’éviter les pertes de chaleur. Enfin ils étaient suffisamment solides et stables.

Les fours comprenaient toujours trois parties essentielles

- Le foyer pour alimenter le four en combustible. Cette partie était toujours enterrée. Une ouverture était ménagée à l’entrée. A l’avant une « aire d’accès » était creusée jusqu’au niveau de la porte du foyer pour permettre aux potiers d’enfourner le bois.

- La chambre de cuisson où étaient entassées les poteries à cuire. Certaines sont « permanentes », complètement construites avec une ouverture ménagée à l’arrière pour enfourner les céramiques. D’autres avaient seulement leurs parois permanentes, la couverture étant reconstruite en matériaux légers à chaque cuisson.

- Entre les deux se trouvait la sole, qui sert de support aux poteries. Il s’agissait souvent d’une plaque d’argile percée de trous reposant si nécessaire sur un pilier ou sur une voûte.

 

L’archéologie permet de connaître plusieurs modèles de fours médiévaux, les plus typiques étant les fours circulaires presque complètement enterrés.
La conduite du feu nécessite de maîtriser les trois facteurs intervenant lors de la cuisson :
- La température : elle doit être suffisante pour que les pots cuisent mais ne doit pas dépasser le point de fusion de l’argile
- Le temps, élément complémentaire pour obtenir une cuisson homogène. Deux grandes phases constituent le cycle de cuisson : la montée en température, lente et progressive au début, plus rapide ensuite et maintenue quelques temps à son maximum ; le refroidissement qui doit être lent et progressif.
- La nature de l’atmosphère dans le four qui détermine l’aspect des poteries : "atmosphère oxydante » (chargée d’air) qui donne des pâtes beiges à rouges ou « atmosphère réductrice » (privée d’air et chargée de fumée) qui donne des pâtes grises à noires.

 

 

LES CERAMIQUES GRISES (Xe-XIIIe siècles)

Les céramiques à pâte grise sont pratiquement les seules productions existant dans les régions du sud de la Loire jusqu’au XIIIe siècle.
Il s’agit d’une vaisselle commune assez frustre mais d’une bonne qualité, bien adaptée en fait à l’utilisation qu’on lui destinait.
Leurs formes sont variables selon les régions et les époques mais elles restent d’une manière générale assez peu nombreuses et elles évoluent lentement. Les mêmes poteries servaient souvent à différentes fonctions : cuisson ou conservation des aliments, cruches à liquide...
Ainsi il existe surtout des pots de tailles diverses, souvent avec une anse, parfois à bec verseur.

La forme typiquement médiévale consiste en un pot assez ventru, à large ouverture, sans col marqué et à fond plat ou légèrement bombé pour mieux s’adapter sur les braises.
On trouve également d’autres vases aux formes plus spécifiques : des marmites à fond rond, quelques couvercles plats, plus rarement des bouteilles ou des gourdes et enfin quelques jattes ou mortiers. C’est là pratiquement tout le répertoire des formes produites durant cette période. Il n’existe pas à proprement parler d’une vaisselle de table. Celle-ci était fabriquée dans d’autres matériaux, notamment en bois.

 

Marmite à pâte grise, XII° siècle, produite dans le Vaucluse.

LES CERAMIQUES DES XIVe-XVe siècles


C' est seulement à la fin du XIIIe siècle et surtout au XIVe siècle que se produisit à la fois l’ouverture aux importations de céramiques fines, venues parfois de régions lointaines, et l’introduction d’une évolution technique : l’apparition des glaçures, connues dans d’autres régions beaucoup plus tôt. Les nouvelles productions à pâte claire ou rouge et glaçurée ne tardèrent pas à supplanter presque totalement les anciennes poteries à pâte grise.

Les formes se diversifient très largement et en même temps se spécialisent.
On trouve tout d’abord la vaisselle commune avec des poteries culinaires comme les marmites, les jattes, les poêlons, les couvercles, etc... et les poteries de table avec de nombreuses cruches, des gobelets ou des chopes, des bols et écuelles...
A côté de cette production commune, on importe et bientôt on produit dans nos régions des poteries finement décorées, beaucoup plus luxueuses, destinées aux tables des gens riches. Les plus typiques sont les céramiques « vertes et brunes », ornées de motifs géométriques, animaliers, floraux...

 

GLOSSAIRE

Les argiles
En fonction des argiles utilisées, on obtient différentes catégories de céramiques. On distingue surtout les céramiques culinaires, qui supportent les chocs thermiques, fabriquées à partir d’argile réfractaire (notamment les argiles kaolinites) et les céramiques de table fabriquées à partir d’argiles calcaires qui ne peuvent être destinées au feu.

La cuisson
Le type de four et l’atmosphère de cuisson et de post-cuisson sont fondamentales pour déterminer le type de cuisson : dans un four à bois, lorsque la chambre de cuisson et le foyer communique, l’atmosphère peut être ou non chargé d’oxyde de carbone. La cuisson réductrice est obtenue par réduction de l’oxygène dans le four, en fermant hermétiquement toutes les ouvertures. Les céramiques prennent une teinte grise par enfumage et réaction de la pâte. L’atmosphère oxydante, au contraire, développe l’oxyde ferrique et donne des teintes claires ou rouges (par oxydation du fer contenu dans l’argile). On obtient donc une cuisson oxydante en ménageant dans le four quelques ouvertures, permettant à l’oxygène de circuler.

Les glaçures
Au Moyen Age, les vernis sont le plus souvent fait avec du plomb. Leur fonction est avant tout d’imperméabiliser la céramique par vitrification.
Le vernis plombifère est transparent. S’il est d’une pureté parfaite, il prend la couleur de la pâte, mais généralement les teintes varient du brun au vert. Le vernis peut être opacifié avec de l’étain. On a alors tendance à parler d’émail ou de faïence. La coloration est obtenue par des oxydes. L’étain, surtout utilisé pour les fonds, donne du blanc, le cobalt du bleu, le cuivre du vert, le manganèse des teintes allant du brun au violet, le fer du jaune ou du brun, l’antimoine du jaune.
Les glaçures peuvent être passées sur « cru », lorsqu’on a besoin de la même température de cuisson entre la pâte et le revêtement - c’est surtout le cas pour les glaçures plombifères - ou sur « biscuit » (poterie cuite), ce qui est le cas de toutes les faïences
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