Le Fer à Cheval
L’apparition est problématique.
Les ferrures cloutées sont inconnues de l’Antiquité :
en Asie Centrale, berceau de la domestication du cheval, elles apparaissent
après le XVI° siècle ; au Moyen-Orient, en Egypte ou
dans le monde gréco-romain, elles ne sont pas attestées
avant l’ère chrétienne. Les hypposandales, connues
des romains, sont tout au plus des appareils de protection. Il s’agit
d’une semelle de fer glissée sous le sabot et lacée
par des oeillets à l’arrière et sur les bords. Elles
sont surtout abondantes en France, en Belgique, en Allemagne
et en Suisse.
D’après certains chercheurs, les burgondes semblent utiliser
le fer clouté au V° siècle. Mais, on n’a pas de
certitudes sur l’origine et l’apparition de cette technique.
En fait, les seules certitudes sont données par les premières
sources mentionnant le fer clouté :
- La « tactica » byzantine de Léon VI (886-912), lorsque
l’empereur de Byzance en recommande l’usage.
- Le « miracula Sancti audalrici » de Gerhard (978).
A partir de la fin du XI° siècle, les mentions deviennent très
nombreuses. Pour les objets, le musée de Crécy et le musée
de la maréchalerie de Saumur présentent des exemplaires
pouvant être du XI° siècle. Il s’agit des plus
anciennes ferrures connues.
Les recherches actuelles montrent donc que la ferrure à clous aurait
pu naître à Byzance, au pied des chevaux de trait, et simultanément
en Occident. Son utilisation se répand avec une extrême lenteur.
Evolution
Au début, on utilise de petits fers. On en voit sur la Tapisserie
de Bayeux. Ils sont analogues aux fers chinois (beaucoup plus tardifs).
Dans les tombeaux normands des IX° et X° siècles,
les fers ont de 3 à 6 cm de longueur et 2 cm d’épaisseur.
Une pointe au milieu forme le crampon, munie de deux poinçons
enfoncés dans les parois du sabot. Il y a ensuite une évolution
nette du fer à cheval qui devient de plus en plus grand et
d ’épaisseur
suffisante.
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L’étrier
Origine
Comme la domestication et le dressage du cheval de selle,
l’étrier est d’origine asiatique. Les Hiong-nou
semblent l’avoir employé dès le III° siècle
avant J-C, peut-être même l’ont-ils introduit
de Mongolie en Chine du Nord. Cependant, bien que l’armée
chinoise soit réorganisée en 307 av. JC., la cavalerie
se substituant au char, l’étrier est encore peu répandu à l’époque
Han (III° siècle avant J-C). On le rencontre plus à l’ouest,
dans l’Altaï, sur les selles d’Oïrotin, découvertes
dans des sépultures du Ier siècle avant J-C. Cette
diffusion vers l’Europe ne touche cependant ni les grecs ni
les romains. L’étrier n’est connu en Occident
qu’à partir du VII° siècle, et ce sont probablement
les Avars, peuple cavalier venu certainement de l’Altaï,
qui l’y introduisent. Les byzantins le connaissent depuis
le V° ou le VI° siècle. Cette innovation leur permit
de résister aux Vandales et aux Perses.
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Diffusion
en Occident
L’apparition et la diffusion de l’étrier, en Occident,
dans les armées franques est problématique.
Les grandes réussites militaires des carolingiens depuis Charles
Martel (mort en 741) doivent s’expliquer fondamentalement par des
raisons d’ordre politique (restauration de l’autorité franque).
Mais elles s’expliquent aussi par une raison tactique : alors qu’à la
fin du VII° siècle encore, l’armée franque était
composée essentiellement de fantassins, à partir du VIII° siècle
les cavaliers y eurent une place prépondérante.
Selon une théorie parfois controversée, le maire du palais
se serait résolu à cette mutation brusque après avoir
affronté les Musulmans à Poitiers (25 octobre 732). Or,
si le besoin en combattants montés se fit sentir avec une particulière
intensité durant la première moitié du VIII° siècle,
ce serait parce que parallèlement, l’étrier (attesté en
Iran et chez les Avars à la fin du VII° siècle) permettant
des progrès considérables dans le combat à cheval,
connaissait une diffusion rapide au sein de la société franque.
En réalité, la diffusion de l’étrier ne semble
pas avoir été aussi nette ni aussi rapide. La thèse
la plus couramment admise actuellement met l’accent sur la lenteur
de l’évolution. Il est probable que, dès l’époque
mérovingienne, les chevaux n’étaient pas exceptionnels
dans les armées franques, au moins comme moyen de déplacement
pour les chefs et les riches. Et même pour combattre, ces cavaliers
ne mettaient pas nécessairement pied à terre. Au VII° siècle,
la montée de l’aristocratie s’accompagna probablement
d’un essor relatif de la cavalerie, qui, de toute façon,
demeura minoritaire. Ce ne serait que sous Charlemagne que les forces
montées auraient formé la partie la plus solide et la plus
efficace de l’armée. Ce qui ne veut pas dire que dès
le IX° siècle l’ensemble des cavaliers aient pratiqué le
combat lance couché, et que l’utilisation des étriers
ait été généralisé.
Dans l’iconographie, la plus ancienne représentation
d’un étrier pour l’Europe Occidentale, se trouve
dans les illustrations d’un manuscrit de l’abbaye de
Saint-Gall, le « Psalterium aureum » datant du troisième
quart du IX° siècle. La tapisserie de Bayeux (vers 1080)
est le témoignage le plus ancien de la nouvelle escrime cavalière
(lance couchée serrée sous l’aisselle) ; mais
elle montre également d’autres cavaliers brandissant
leur lance à bout de bras. Les textes littéraires ne
sont pas plus précoces. |
Chevalier tiré de l'Apocalypse selon
St Jean.
Remarquer l aposition
des jambes,
le chevalier bien campé dans la selle
et les
étriers.
Cette position ne faforise pas la
direction du cheval
avec le seul appui des jambes. |
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