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Naissance de l'écriture musicale | ![]() |
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Günter et Fabian Müllers
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Dans
l’antiquité,
les anciens grecs possédaient déjà un système
de notation, hérité en partie de l’Egypte et du
Proche-Orient : la « catapycnose ». Cela consiste en une
division théorique (mais non pratique) du tétracorde en
10 diésis égaux, soit 2 diésis par ½ ton,
ou 24 par octave. On imagine facilement que ce système, quoique
assez précis, ne devait pas être d’un emploi facile.
La transition de système de notation grec, à notre système
de notation actuel ne fut pas aisé.
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Ci-dessus, notation du X° siècle |
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C’est sous l’impulsion de Guido
d’Arezzo, bénédictin et théoricien musical
italien (990-1033 ?), que l’on va tracer 4 lignes, de sorte que
chaque ligne et chaque interligne définissent un son précis.
Les lettres placées en début de ligne donnent la tonalité de
celle-ci, et c’est la déformation de ces lettres qui donnera
naissance aux clés. De la même époque date l’idée
d’utiliser des lettres pour désigner certains sons (selon
le principe hérité des grecs et de Boèce, mais
de manière très simplifiée) : A B C D E F G Depuis le XII° siècle, la conscience des relations tonales se développe et se confirme dans la musica ficta. Pour résoudre des problèmes de justesse et pour modifier le caractère de certains intervalles, des règles assez variables prescrivent des altérations. Au début du XIV° siècle, il est clairement établi que certaines raisons peuvent obliger un chanteur à hausser ou baisser certaines notes d’un ½ ton.
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Des systèmes de neumes distincts se sont développés dans plusieurs régions à différentes époques. Mais à partir de la fin du XII° siècle, l’emploi de la plume d’oie à bec large a unifié le graphisme en le simplifiant et en faisant prendre aux neumes l’aspect caractéristique de la « notation carrée » : les points deviennent des carrés ou des losanges, les ligatures (groupes de notes tracés sans lever la plume) deviennent des traits pleins. Ce graphisme (du à la taille de la plume d’oie) se retrouvera dans la plupart des manuscrits jusqu’au XIV° siècle. Il sera conservé jusqu'à nos jours pour la notation du plain-chant. Ce n’est pas à proprement parler un système distinct de notation, mais une écriture neumatique avec une graphie différente. L’interprétation des neumes a été maintes fois controversée, et elle reste hypothétique dans de nombreux cas.
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Les bénédictins ont adopté le principe
de l’égalité des groupes de deux ou trois sons, dans
les neumes composés. C’est la « musica plana » (plain-chant).
Seul l’accent verbal et la forme mélodique imposent l’allongement
ou l’accentuation de certaines notes :
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Dès le XIII° siècle on distingue la nouvelle « musica
mensurabilis », qui alterne des temps longs et des temps brefs de
la « musica plana ». Johannes de Garlandia en donne une théorie
détaillée dans son De musica mensurabili pasotio (début
XIII°). Pour plus de précision, on attribue aux différentes
ligatures (figure de plusieurs notes sur la même syllabe) des valeurs
rythmiques définies en longues et en brèves.
Vers 1325 dans son traité Ars nova musicae, Philippe de Vitry
rajoute une valeur nouvelle : la minime et rétablit le rythme
binaire. Les éléments essentiels de notre notation moderne
s’y trouvent déjà. Le rythme ternaire (par 3) est
nommé « perfectus » et le rythme binaire (par 2)
est nommé « imperfectus ». Les 4 combinaisons possibles
d’un « temps » forment les quatre principaux types
de « mesures ». Au
XV° siècle, on adopte une cinquième ligne, puis
le punctum additionis (même fonction que notre point, ex. : noire
pointée) et les sous-multiples de la minime. On indique également
des passages du ternaire au binaire par une note rouge. Quand à l’accompagnement instrumental harmonique (par accords), celui-ci entraînera le développement des tablatures (notation de la position des doigts sur le luth).
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Au début
du XIII° siècle, Des
signes spéciaux en indiquent la nature Cliquer pour agrandir |
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Bibliographie : - Sons et Instruments au Moyen Age, de Catherine Homo-Lechner, édition Errance 96 - Histoire de la musique au Moyen Age, de Bernard Gagnepain, édition Seuil 96, collection Solfège - Chants et Instruments, de Claude Riot, édition Rempart 95 - Dictionnaire de la Musique - Polyphonies du XIII° siècle, de Y. Rokseth, Paris réed. 83 |
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